Deuxième module installé dans le puits d'assemblage
Un nouveau venu est arrivé dans le puits du tokamak, bouleversant la perception de l'espace et du volume à laquelle les observateurs réguliers s'étaient habitués. Avec l'insertion réussie du module n°6 le 18 juin, deux « segments » de la chambre à vide sont désormais positionnés côte à côte. Quel que soit l'angle d'observation, le tableau est spectaculaire.
Deux modules en deux mois ! Après l'insertion du premier des neuf modules de la chambre à vide en avril, les équipes d'assemblage ont transféré avec succès le deuxième module les 17 et 18 juin.
L'opération de levage s'est déroulée sur trois étapes de 12 heures chacune, commençant tôt le mardi par un essai de levage et se terminant tard le lendemain par un dernier contrôle métrologique. Contrairement à la dernière operation d'insertion de module, la partie la plus spectaculaire des activités s'est déroulée de 18h à 6h du matin, avec l'équipe de construction d'ºÚÁÏÉçapp, l'équipe d'assemblage de CNPE, les grutiers, les métrologues, les responsables de la santé et de la sécurité et les observateurs travaillant toute la nuit.
« Nous avons intégré de nombreux enseignements tirés du premier module dans notre planification et apporté quelques modifications à l'organisation globale, explique Mathieu Demeyere, ingénieur mécanicien qui supervisait les opérations pour le groupe Support Assemblage et Mise en Service. Nous avons notamment procédé directement au levage et au transfert après l'obtention des résultats positifs du test préliminaire. La dernière fois, nous avions attendu jusqu'au matin, et la charge était restée suspendue sous les grues sans bouger toute la nuit. »
Les autres éléments de l'opération étaient presque identiques. Les modules n°7 et n°6 sont si similaires que leurs légères différences (un peu plus de tuyauterie soudée sur l'un que sur l'autre) n'ont pas affecté le dispositif de levage. Le module le plus récent a suivi la même trajectoire que le premier : extraction verticale de l'outillage de sous-assemblage, pivotement, transfert à travers le Hall d'assemblage en passant pardessus la paroi de la fosse du tokamak, pivotement et descente jusqu'à la position d'atterrissage. Une attention particulière a toutefois été requise lors de la descente, car un secteur est déjà installé dans la fosse. « Nous avons du procéder très lentement lors de la descente du module afin de contrôler le balancement créé par l'inévitable effet pendulaire, explique Demeyere. Et nous avons interrompu l'opération dès que nos instruments ont détecté une accélération du mouvement.&²Ô²ú²õ±è;»
Le module n°6 repose désormais sur des supports temporaires dans le puits du tokamak et la grue a été déconnectée. Les deux modules dans le puit sont proches l'un de l'autre, mais ne se touchent pas : un espace d'environ 15 cm les sépare.
De retour dans le Hall d'assemblage, le secteur n°8 de la chambre à vide viendra remplacer bientôt le secteur n°6 dans l'outillage de sous-assemblage, et le processus de création d'un module reprendra. À chaque opération complète, et il y en a eu trois (le premier module n°6 qui a dû être retiré et démonté pour réparation, le module n°7, puis à nouveau le module n°6), des enseignements sont tirés et les activités optimisées, ce qui permet de gagner du temps par rapport au calendrier : trois semaines pour le module n°7 et six semaines pour le module n°6.
« Cette nouvelle étape franchie plus tôt que prévu est le fruit du travail acharné accompli ces dernières années par les équipes de réparation et d'assemblage des modules de la chambre à vide. Tout cela n'aurait pas été possible sans la collaboration et l'engagement de nos partenaires industriels. Nous poursuivrons cet impressionnant travail d'équipe pour les prochains secteurs concernés. »
Voir la galerie ci-dessous.
